Le 90% des cancers s’origine dans le tissu épithélial qui recouvre la plus part des organes. Le diagnostic précoce du cancer suivi par un acte chirurgical qui permet l’élimination totale de la zone anormale est la stratégie la plus gagnante pour la guérison du patient. La détection des zones précancéreuses, souvent invisibles à l’œil nu, repose aujourd’hui sur une prise d’échantillons (biopsies) aléatoires. L’imagerie polarimétrique multi-spectrale est une technique très prometteuse pour guider les biopsies et améliorer l’acte chirurgical. Nos études ont montrés que cette technique permet de détecter les zones dysplasiques sur le col utérin où les parties saines apparaissent très fortement biréfringentes. Cette biréfringence, liée à l’organisation des fibres de collagène du chorion subjacent un épithélium sain, disparait dans les zones dysplasiques. Cet effet est dû à une dégradation du collagène lié à l’état pathologique du tissu. Dans les zones non biréfringentes la dépolarisation varie différemment selon la longueur d’onde de la lumière avec une corrélation plus forte avec la surface dans le vert et avec la profondeur dans le rouge. Une étude comparative avec d’autres tissues a montré que l’imagerie polarimétrique multi-spectrale permet aussi de déterminer le degré d’infiltration du cancer en phase avancée sur le colon et de détecter le cancer résiduel après traitement par radio-chimiothérapie sur le rectum.